Neuro-Rééducation Globale. (NRG).
Le but est fonctionnel.
Le moyen est fonctionnel. Tâche après tâche, la personne se rééduque dans la fonction avec l’attention Externe qui tisse d’emblée des Habiletés Topocinétiques.
La Neuro-Rééducation Motrice Globale concerne les Activités de la Vie Quotidienne. Elle n’est pas l’apanage des kinésithérapeutes. Ce sont les Ergothérapeutes, les Infirmières et les Aides-Soignantes qui sont les principaux éducateurs des fonctions Manger, Boire, Se Laver, S’habiller et se déplacer dans le cadre de ces activités.
Mais elle peut aussi concerner des activités de loisir, marcher courir, jeux de ballon, faire du vélo, nager, canoter… Les kinés partagent alors cette éducation motrice avec les Psychomotriciens et Professeurs APA. …
Dans toute ces activités, la personne fixe son attention sur le but (Attention Externe) et pas sur le corps. Elle développe un certain type de connexions dites : habiletés topocinétiques. Bouisset (2006) [i] nous rappelle que «Le mouvement est volontaire dans son but et non dans les moyens mis en œuvre pour y parvenir». La personne a le désir ou le besoin d’aller quelque part pour faire quelque chose.
[i] Bouisset, Rougier, Lacour De Marrey à nos jours: un siècle de de recherche sur la posture et le mouvement. (2006): Solal 2006 p.41:
Neuro-Rééducation Séquentielle. (NRS).
Le but est fonctionnel, mais le moyen est artificiel, on fragmente le mouvement global en séquences. L’attention peut alors devenir interne pour prendre conscience de la forme du mouvement et tenter de la contrôler.
Pascal disait : « je ne peux concevoir le tout sans concevoir les parties et je ne peux concevoir les parties sans concevoir le tout ». La question est de savoir jusqu’où fragmenter la partie ? On a vu plus haut que la marche est une habileté continue difficile à corriger en attention continue. On peut décomposer la marche globale en quatre phases et travailler phase par phase avec une attention focalisée sur telle ou telle partie du corps. Certains auteurs nomment le découpage d’une tâche globale en sous-tâches, méthode « fractionnée»; mais le «fractionné » évoque également une méthode d’entraînement dite «interval training ».
D’autres parlent de méthode «analytique».
Mais en kinésithérapie, une méthode analytique est une méthode qui s’applique à un muscle ou à une articulation. C’est pourquoi, je n’utilise pas les termes « fractionné » et « analytique ». Je préfère employer le terme de «Séquence» utilisé par Famose[i]. La séquence doit faire sens. C’est une photo, un instantané de la tâche fonctionnelle.
La kinésithérapie analytique ne fait pas partie de la Neuro-Rééducation Motrice Séquentielle. Le renforcement analytique du quadriceps (sujet assis sur une chaise) n’est pas une sous-tâche extraite de la vie quotidienne. C’est un mouvement artificiel créé pour renforcer le quadriceps. Une personne non neuro-lésée sera capable de transférer cette force musculaire à d’autres actes car elle a gardé les schémas des mouvements standards. Mais une personne neurolésée n’a plus ses schémas standards et ne peut les retrouver. Il lui faut inventer de nouveaux circuits avec les neurones restants. Dans le fractionnement d’une tâche, on doit veiller à ce que la « fraction » fasse sens pour le cerveau et ne pas faire d’erreur de diagnostic : ce n’est pas le quadriceps qui est faible, c’est la chaîne synergique lors de la phase d’appui unilatéral qui est faible ou pas dans le timing. C’est la phase pendulaire qui est lente ou la phase de monter sur marche qui est incertaine. Faire trois séries de 10 Monter sur marche de 17 cm renforce le schéma moteur et donc le quadriceps (la partie et le tout). Alors que renforcer le quadriceps assis sur une chaise ne renforce que la partie (quadriceps) mais pas le tout (la procédure synaptique).
[i] Famose, J. P. (1998). Tâches motrices et stratégies pédagogiques. Universidade da Coruña.